GRENELLE, La rentrée !!! |
Écrit par Sophie | |||||||
Nos vacances auront été studieuses !!! Après des difficultés d'organisation, les premières réunions des six groupes de travail (climat et énergie, biodiversité, production et agriculture, environnement et santé, économie, démocratie écologique) se sont tenues en juillet. La phase des devoirs de vacances s'achève et la rentrée approche. Le climat général des discussions est jugé excellent : « Une alchimie très intéressante s'est produite entre tous les participants, écologistes, patronat, syndicats, élus locaux. On parle des solutions et non plus du diagnostic de la crise écologique, qui ne fait pas débat. » La rentrée s'annonce chargée pour tous les participants au "Grenelle de l'environnement". Il reste que, après les tours d'horizon, on va entrer dans les propositions concrètes, et donc dans les conflits d'intérêts. "Le calendrier nous paraît un tout petit peu agressif", jugeait, fin juillet, Jean-Pierre Clamadieu, le représentant du Medef, le mouvement patronal. En ce qui nous concerne, nous nous réunissons entre ONG, le 31 août pour arrêter une plate-forme commune, avant la reprise des réunions des groupes, qui auront lieu en septembre. Nous devrons nous mettre d'accord sur 15 à 20 mesures concrètes en faveur du développement durable. À la fin du mois, les propositions élaborées seront publiées, et "testées" auprès de l'opinion publique, par la presse, Internet, et des réunions publiques en région. Les idées seront alors synthétisées par le ministère, puis présentées lors d'une grande table ronde, fin octobre ou début novembre. Nous devons remettre fin septembre les propositions, avec l'espoir de créer une nouvelle donne en France en faveur de l'environnement. Celle-ci sera-t-elle véritablement une négociation ? Nous l’entendons ainsi. "Notre position de force tient dans la gravité de la crise écologique elle-même et dans la sensibilité de la société à ce sujet", c'est cependant le gouvernement qui décidera de la quinzaine de mesures à mettre en oeuvre. Le ministère présentera ensuite les idées retenues lors d'une table ronde fin octobre, véritable feuille de route environnementale du pays. "On a été submergés de contributions volontaires. On est à un moment historique où il peut se passer quelque chose de fort", a dit Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie. "Il faut que l'écologie pollinise la société française", a commenté de son côté Serge Orru, directeur général du WWF France. « Le Grenelle représente peut-être une opportunité pour passer des beaux discours aux actes », espère Arnaud Gossement, porte-parole de France nature environnement (FNE). Leur contour commence cependant à émerger. Sur l'énergie, un accent fort devrait être mis sur l'efficacité énergétique. "Il faut mettre tout l'effort sur les économies d'énergie", Le travail est d'ailleurs encadré par l'engagement antérieur de la France de diminuer de 75 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. La fiscalité environnementale devrait voir son rôle s'accroître grandement. Un accord devrait plus facilement se dessiner sur la rénovation de l'habitat ancien et les travaux d'isolation thermique. Sur la préservation de la Biodiversité, la création d'un "réseau écologique national" en consolidant le réseau Natura 2000, et la transformation du Conseil économique et social en "Conseil économique, social et environnemental". La création d’une agence pour la nature émerge, tandis que la question de l'étalement urbain sera mise au premier plan.…Des mesures importantes seront prises sur la protection de la forêt Guyanaise et des peuples autochtones ainsi que sur la création d’aires marines protégées. Sur le plan institutionnel, on évoque des indicateurs prenant en compte l'état réel de l'économie et de l'écologie, ce que ne fait pas le PIB, mais aussi un Conseil économique et social refondu pour la préoccupation écologique, une Commission permanente sur le développement durable à l'Assemblée nationale et de vrais débats publics sur les projets lourds affectant les territoires. Que sortira-t-il de toutes ces discussions ? Au mieux que "l'écologie pollinise la société française". Au pire, une grande déception. Parmi les sujets qui fâchent, figurent le nucléaire et les organismes génétiquement modifiés (OGM). "Le nucléaire n'est pas un sujet tabou", selon la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, mais il n'est pas question de revenir sur des décisions qui ont déjà été prises, comme celle de la construction du réacteur nucléaire de 3e génération, l'EPR, à Flamanville (Manche) qui suscite l'ire des écologistes. En revanche les participants au Grenelle ont plus de chances d'être entendu sur les OGM. Le gouvernement, qui avait hâtivement transposé par décrets en mars une directive européenne sur les OGM, escamotant ainsi un débat au Parlement, a finalement annoncé jeudi qu'une loi serait faite pour réglementer les cultures transgéniques et leur coexistence avec les cultures traditionnelles. Il s'agit d'une "opportunité historique pour faire avancer ce dossier", a estimé Arnaud Gossement, saluant cette décision. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) souhaitait également "un débat politique au niveau du parlement français" sur les OGM, "de façon à ce que s'arrête le « feuilleton de l'été, avec destruction des champs d'OGM". Un projet de loi avait été adopté par le Sénat en mars 2006, mais n'avait pas été examiné à l'Assemblée, faute de temps et d'une volonté politique du gouvernement de le faire adopter rapidement.
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Dernière mise à jour : ( 21-11-2007 ) |
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